Le sommeil est l'un des comportements les plus complexes du corps humain. Si nous regardons assez profondément, nous pouvons trouver des améliorations dans notre relation parent-enfant qui aideront notre enfant à mieux dormir.
Saviez-vous que la façon dont vous construisez votre relation parent-enfant peut influencer le sommeil de votre enfant?
Le sommeil est un comportement. De ce fait, il peut être affecté par tout, de ce que nous mangeons à nos soucis. Compte tenu du nombre de systèmes corporels impliqués dans l'endormissement, le sommeil est l'un des comportements les plus complexes du corps humain.
Une intervention comportementale telle que l'entraînement au sommeil n'est pas la meilleure approche pour améliorer le sommeil car c’est bien plus complexe que ça.
Pour que nous puissions nous endormir, notre système nerveux doit être prêt. Pendant le début du sommeil, plusieurs systèmes de notre corps communiquent. Par exemple, nous devons être physiquement en sécurité, nous sentir suffisamment fatigués et être relativement libres des facteurs de stress de la journée. Bref, nous devons être prêts à “fermer nos onglets”.
Voici 5 questions que nous pouvons nous poser:
Le sommeil est un état de séparation entre l’enfant et le parent. Les bébés naissent totalement dépendants de leurs parents, mais à mesure qu'ils grandissent, ils commencent à montrer des signes d'indépendance. Nous pouvons observer nos enfants à la recherche de ces signes d'indépendance et leur offrir l'espace pour pouvoir s’épanouir dans ce sens.
Par exemple, nous avons observé que notre bébé peut rouler. Ce que nous ferions normalement, c'est de fournir un environnement approprié (c'est-à-dire un tapis de sol) pour le laisser rouler davantage et explorer cette nouvelle aptitude. Nous fournirions le cadre sécurisé, tout en le laissant développer librement cette nouvelle aptitude dans un environnement sécurisé.
Il en va de même pour l'indépendance émotionnelle. Parfois, nos bébés peuvent avoir besoin de moins de soutien émotionnel de notre part que nous ne le pensons.
La façon dont nous répondons à leurs besoins émotionnels doit toujours être adaptée à ce dont ils ont réellement besoin, et non au plus haut niveau de soutien que nous pouvons leur fournir. C'est un processus intuitif qui dépend de la façon dont le parent voit l'enfant.
Parfois, à mesure que nous élargissons la zone d'indépendance de nos enfants, ils peuvent se sentir mal à l'aise. Il s'agit d'une étape de développement saine car elle conduit à plus de tolérance et de résilience. Par exemple, s'ils sont habitués à être bercés pour s'endormir, les tenir juste dans les bras sans rien d'autre peut les rendre un peu confus.
Dans ce cas et dans des cas similaires, les enfants peuvent pleurer et ils ont parfaitement le droit de le faire. Tout en offrant notre présence, nous devons veiller à ne pas ignorer leurs sentiments. Ceci est souvent décrit comme “contenir” les émotions de nos enfants, ce qui nous amène au titre suivant.
Comment vous sentez-vous vis-à-vis des pleurs de votre bébé? Vous savez comment nous ressentons parfois le besoin d'évacuer nos émotions. Nos enfants ont également besoin de se décharger de leurs émotions.
Si nous sommes sûrs que nos enfants ne sont pas dérangés par un facteur que nous pouvons corriger (comme la faim, l'inconfort, le froid, etc.), nous pouvons les laisser exprimer leurs émotions et faire preuve de compassion.
“Je peux voir que tu es mal à l'aise. Ça doit être vraiment dur pour toi. Je suis là à tes côtés si besoin.”
Si votre premier réflexe est de calmer votre enfant, vous n'êtes pas seul. La plupart d'entre nous ont tendance à “réparer” les sentiments difficiles de nos proches. Mais dans ces situations, ce dont nous avons réellement besoin, nos enfants et nous également, c'est d'être vu, compris et d'être libre d'exprimer nos émotions.
Votre enfant a besoin de votre calme et de votre compassion. L'heure du coucher ne fait pas exception.
Observer les signaux de sommeil de notre enfant, l'emmener dans un espace calme pour aider son corps à passer au sommeil et décider de la durée de la routine du coucher sont quelques-unes des choses qui nécessitent qu’on l’accompagne.
Au sein de cette interaction pré-sommeil, les limites doivent être claires, mais nous devons également créer un espace pour l'indépendance. Par exemple, nous pouvons décider du nombre de livres que nous lirons, mais notre enfant peut choisir les livres (s'il le souhaite).
Autre exemple : lorsque nous sentons que les besoins de sommeil de notre enfant sont de plus en plus visibles et qu'il est presque temps de s'éloigner, nous pouvons limiter son activité en disant:
“Tu peux te déplacer où tu veux tant que tu restes dans ton lit. Je ne te laisserai pas quitter ton lit parce que je ne veux pas que tu sois trop fatigué ce soir.”
“Notre temps de lecture pour ce soir est écoulé. On peut faire un câlin et chanter une berceuse si tu veux. Laquelle veux-tu chanter?”
Nous avons l'habitude de dire que tous les enfants sont différents, mais nous oublions souvent un fait: le tempérament des enfants affecte leur sommeil. Imaginez vous et votre partenaire. À quel point vos personnalités sont-elles différentes et à quel point vos habitudes de sommeil sont-elles différentes?
Certains enfants ont l'esprit occupé et ils ont plus de mal à dire au revoir aux activités de la journée. Certains enfants sont trop indépendants pour se faire dire qu'il est temps d'aller se coucher. Certains enfants ont plus de difficultés avec l'indépendance et ils ont besoin de plus de soutien pendant l'heure du coucher.
Comprendre le tempérament de nos enfants nous aide à définir des attentes plus saines quant à leur sommeil. En faisant des activités et en établissant une connexion qui équilibrera ses besoins (par exemple, jouer à des jeux physiques pendant la journée si notre enfant a l'esprit occupé ou fournir une proximité supplémentaire si notre enfant a plus de mal à explorer son indépendance) peut éventuellement l'aider à passer à un meilleur sommeil.
Cela pourrait finir par être un voyage plus long que prévu. Mais dans une relation parent-enfant saine, le progrès survient tôt ou tard au fur et à mesure que nos enfants grandissent.
Garder notre relation sous contrôle et atteindre un équilibre sain entre la dépendance et l'indépendance, les limites et la liberté, la décharge émotionnelle et la régulation soutiendront le développement de notre enfant, et éventuellement son sommeil.
Ce qui nous reste, c'est d'être patient. Sachez que les réveils fréquents ou la difficulté à s'endormir ne sont pas de notre faute et qu'il n'y a pas de formule magique qui va assurer un développement sain et un bon sommeil. Faire preuve de patience et être à l’écoute de nos enfants est la meilleure stratégie!